L’ONG de protection animale française, Welfarm, ainsi que ses partenaires internationaux, Animal Welfare Foundation (AWF) et Animals International, ont enquêté en 2020 sur le transport de Ferdinand, un taureau français qui aurait dû être exporté en Libye, mais qui a finalement été abattu en Espagne en raison de ses blessures. De son chargement jusqu’à son arrivée à l’abattoir, les ONG présentes sur place ont relevé de nombreux actes de maltraitance. Sur la base des preuves recueillies, une plainte a été déposée contre la société de transport et les autorités vétérinaires par AWF. Malgré la condamnation à une amende de 4 500 euros, la décision administrative reste insuffisante. Welfarm vous explique pourquoi et présente ce qui pourrait être fait pour assurer un meilleur encadrement des transports d’animaux.
Une sanction qui ne rend pas justice aux dernières heures de Ferdinand
Retournons trois ans en arrière. Ferdinand, un taureau français, doit être exporté, par voie maritime, depuis le port de Carthagène en Espagne, jusqu’en Libye. Toutefois, en raison de ses nombreuses blessures, l’animal ne parvient pas à avancer. Alors que les services vétérinaires du port doivent en théorie vérifier que chaque animal est apte au transport avant d’embarquer, personne n’est présent pour contrôler l’état du taureau. Malgré les violentes manipulations qu’il subit (coups de pied et décharges électriques), Ferdinand ne parvient pas à être chargé à bord du navire. Alors qu’il aurait dû être euthanasié au port, l’animal est tracté à l’aide d’une corde jusqu’au camion par lequel il est arrivé, direction l’abattoir pour pouvoir tirer profit de sa carcasse. Sur la route, son calvaire n’est pas encore fini. Ferdinand doit en effet patienter en plein cagnard, sans eau ni possibilité de se rafraîchir, alors que le chauffeur est parti prendre sa pause déjeuner.
Basée sur les preuves récoltées au cours de l’enquête, AWF a déposé en 2020 une plainte auprès de l’administration espagnole contre la société de transport et les autorités vétérinaires. Dans le verdict rendu par le ministère espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, la société de transport, qui est l’une des plus importantes d’Espagne, a été condamnée à une amende de 4 500 euros. Toutefois, si l’administration reconnaît bien des infractions majeures au règlement (CE) n°1/2005 sur le transport d’animaux vivants, elle ne condamne pas les actes de maltraitance qui ont été infligés à Ferdinand. La société de transport est en effet uniquement condamnée pour ne pas avoir fait valider le planning du voyage auprès des autorités vétérinaires et annoncer l’arrivée des camions aux autorités du port, et donc pour un manque de coordination entre les étapes du voyage.
Combien de preuves faudra-t-il encore accumuler pour que la souffrance des animaux pendant leur transport cesse d’être ignorée ?
Écrivez au ministre pour lui demander de mieux protéger les animaux pendant leur transport
Consciente des enjeux liés au non-respect des règles encadrant le transport d’animaux, la Commission européenne a prévu de réviser la législation sur la protection animale, dont le règlement (CE) n° 1/2005. Il s’agit d’une opportunité historique de changer radicalement les conditions de transport des animaux !
C’est la raison pour laquelle Welfarm a lancé fin avril Terminus 2023, sa nouvelle campagne pour demander au ministre de l’Agriculture de soutenir au niveau européen des mesures ambitieuses, et notamment l’interdiction des longs transports et des exportations d’animaux vivants hors de l’UE.
Mais la mobilisation des ONG, seule, ne suffira pas. Nous avons besoins de vous pour écrire au ministre de l’Agriculture. Nous devons, tous ensemble, lui demander que des cas comme celui de Ferdinand ne puissent plus se reproduire, ou tout du moins qu’ils ne restent plus impunis !
Vous pouvez consulter notre tuto, si vous souhaitez être accompagné dans l’envoi de ce courrier postal. Nous vous proposons, si vous le souhaitez, d’imprimer le modèle de courrier que nous mettons à votre disposition ou bien d’écrire le vôtre. Dans ce cas, vous pouvez rappeler au ministre le sort tragique de Ferdinand. Tout en restant polis et courtois, montrez-lui la réalité de la souffrance animale au cours du transport.
Nous vous remercions sincèrement pour votre engagement, qui peut faire la différence pour les plus d’un milliard d’animaux transportés chaque année au sein de l’Union européenne et au-delà.