15.000 moutons meurent noyés dans un naufrage, une justification tragique du combat de Welfarm

C’est une information relayée par Le Monde Afrique. Au Soudan, plus de 15.000 moutons sont morts noyés après le naufrage d’un navire le 12 juin. Cette nouvelle tragédie vient illustrer le bien-fondé des revendications de Welfarm qui réclame, entre autres, l’interdiction des exportations d’animaux vivants vers les pays tiers de l’Union européenne (UE), c’est-à-dire non-membres de l’UE.

La réglementation protégeant les animaux d’élevage dans les pays tiers est dans la plupart des cas bien moins protectrice que la réglementation européenne, pourtant déjà grandement insuffisante.

La crainte d’un « impact environnemental »

Plus de 15.000 moutons sont morts noyés dimanche 12 juin dans le port soudanais de Suakin, situé à près de 800 km au nord-est de Khartoum, relate Le Monde Afrique. Ce port, en mer Rouge, est un carrefour commercial pour de nombreux pays africains. Les raisons du naufrage de ce navire qui se dirigeait vers l’Arabie saoudite ne sont pas encore connues, mais, selon un haut responsable du port cité par Le Monde Afrique, le navire était « bien au-delà de sa charge maximale ». Si l’équipage est sain et sauf, quasiment tous les animaux ont péri.

Selon un autre responsable portuaire, le navire pouvait transporter jusqu’à 9.000 animaux, mais des modifications avaient été apportées pour augmenter cette charge maximale. « Le navire avait déjà transporté 12.000 animaux, mais c’est la première fois qu’il y avait plus de 15.000 bêtes à bord.»

Cette même source a dit craindre « un impact environnemental après la mort par noyade de milliers d’animaux » en mer Rouge.

Pour Welfarm, il est temps d’en finir avec les transports d’animaux vivants

Depuis de nombreuses années, Welfarm milite pour l’interdiction des exportations d’animaux vivants vers les pays tiers de l’Union européenne. D’une manière plus générale, ce sont tous les transports de longue durée qui doivent être bannis, y compris au sein de l’UE. Les animaux devraient être élevés et abattus à proximité de leur lieu de naissance. Les longs transports d’animaux doivent être remplacés par le transport des carcasses. Rien ne justifie de faire subir de longs transports aux animaux, si ce n‘est le profit économique.

Avec le réchauffement climatique, les souffrances des animaux lors des transports ne cesseront de s’accentuer. Dans le cadre de sa campagne Chaud Dedans !, Welfarm plaide pour l’arrêt des transports d’animaux par plus de 30°C et l’arrêt des exportations des animaux vers les pays tiers de l’UE. Ces trajets peuvent durer plusieurs jours, voire semaines, alterner voyages par route et par mer et nécessiter de longs temps d’attente aux frontières. Une fois arrivés à destination dans les pays tiers, il arrive qu’aucune limite de température dans les camions n’ait à être respectée par les transporteurs. L’ensemble de ces facteurs est à même de faire souffrir les animaux en période de fortes chaleurs.

Des navires bétaillers incapables d’assurer un minimum de protection aux animaux

De surcroît, la réglementation protégeant les animaux d’élevage dans les pays tiers est dans la plupart des cas bien moins protectrice que la réglementation européenne, pourtant déjà grandement insuffisante. Un rapport d’enquête sur le transport maritime d’animaux vivants, soutenu par Welfarm, a été publié en 2021. Les résultats sont accablants : les 78 cargos bétaillers étudiés dans le rapport avaient en moyenne 41 ans, étaient généralement convertis pour le transport d’animaux après 29 ans de navigation, hissaient de sombres pavillons qui compromettaient leur correcte identification et seuls 5 des 78 navires agréés au sein de l’UE pour le transport d’animaux avaient été spécifiquement conçus à cette fin.

En juillet 2020 déjà, Welfarm avait enquêté au port de Sète, dans le sud de la France, lieu privilégié des exportations d’animaux vivants hors de l’UE. Welfarm, accompagnée de deux eurodéputés, y avait assisté au chargement de deux cargos bétaillers. Welfarm y a filmé des hommes en train de frapper des animaux à maintes reprises sur la tête avec des aiguillons électriques pour les faire avancer. Nous étions alors bien loin du discours officiel du port de Sète se décrivant comme leader européen en matière de bien-être animal.

Qui plus est, de nombreuses questions restent sans réponse. Que se passe-t-il ensuite, une fois à bord ? Dans quel état les animaux arrivent-ils à destination ? Même la Commission européenne avouait l’ignorer dans un rapport publié en mai 2020 : « Ni les États membres ni la Commission ne disposent d’informations ou de statistiques sur l’état de santé et le bien-être des animaux en mer (…) la majorité des États membres ne reçoit aucun retour du pays de destination sur l’état des animaux à l’arrivée, ni du transporteur, ni du capitaine, ni de l’exploitant du navire. » Autrement dit, une fois à bord, les animaux disparaissent des radars.

Si dans le cas du drame récent en mer Rouge, les animaux ne sont probablement pas originaires de l’Union européenne, cet événement vient jeter une lumière crue sur les souffrances subies par les animaux sur les navires bétaillers. Il est urgent de mettre fin à cette pratique.

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