Aux côtés d’autres responsables d’ONG de défense du bien-être animal, le directeur général de Welfarm a rencontré le ministre de l’Agriculture le 23 août dernier pour discuter des propositions du ministère concernant la révision de la législation européenne sur le bien-être des animaux d’élevage.
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a reçu le 23 août dernier les représentants de neuf ONG de protection animale, dont Welfarm. Le ministre, son directeur de cabinet et la direction générale de l’Alimentation ont précisé les positions du ministère concernant la révision de la législation européenne sur le bien-être animal. Le ministre s’est montré favorable à l’accompagnement des filières pour sortir des cages et a déclaré que la France et l’Allemagne sont en discussion afin de rapprocher leurs positions. Mais si Berlin souhaite interdire les exportations d’animaux vivants, Marc Fesneau s’est fermement opposé à cette mesure, ce que déplore Welfarm.
Des conditions préalables déjà remplies
L’exécutif met comme conditions préalables à toute évolution réglementaire au niveau européen sur le bien-être animal que :
- les évolutions réglementaires se fassent sur des bases scientifiques ;
- le coût de ces évolutions réglementaires soit préalablement évalué ;
- des clauses de réciprocité sur le bien-être animal soient intégrées dans les accords de libre-échange.
Concernant le premier point, le directeur général de Welfarm, Ghislain Zuccolo, a répondu au ministre que la législation sur le bien-être des animaux d’élevage n’a pas évolué depuis deux décennies et que, depuis, plus de 20 rapports scientifiques sur le sujet ont été publiés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. De solides bases scientifiques sont donc disponibles.
Concernant le second point, le responsable a rappelé que la Commission européenne a estimé à 13,30 euros par an et par habitant en 2030 le coût de la mise en œuvre d’évolutions réglementaires sur le bien-être animal qui impacterait positivement des milliards d’animaux.
En ce qui concerne les clauses miroirs sur le bien-être animal, Welfarm soutient totalement le ministre dans sa volonté d’en intégrer dans les accords de libre-échange.
Le combat continue
Welfarm a par ailleurs porté auprès du ministre la nécessité d’adopter au plus vite des textes pour protéger les dindes, les lapins, les vaches laitières, etc. l’association a rappelé son souhait que soient interdites les cages, et que tous les animaux disposent d’un accès au plein air, ou au minimum à des courettes extérieures pour les porcs ou à des jardins d’hiver pour les volailles. Enfin, Welfarm a rappelé la nécessité d’enrichir le milieu de vie des animaux (paille, perchoirs, objets à manipuler…) et d’interdire le caillebotis intégral.
L’association restera pleinement mobilisée pour que l’Europe se dote enfin d’une législation efficace pour protéger les animaux d’élevage.