À l’occasion de la journée mondiale d’action contre les longs transports d’animaux vivants, Welfarm a souhaité que la voix des animaux soit entendue à travers la capitale, jusque dans les couloirs du ministère de l’Agriculture. L’association a ainsi mené une campagne d’affichage de grande ampleur : des affiches qui dévoilent les souffrances que peuvent subir les animaux pendant leur transport ont été placardées dans 120 stations du métro parisien.
« Plus d’1 milliard d’animaux sont transportés chaque année. Pour la première fois en 20 ans, un espoir existe pour eux. » C’est le message que les Parisiens peuvent apercevoir depuis le 14 juin dans le métro. En effet, jusqu’au 20 juin, l’association Welfarm organise une campagne d’affichage de grande ampleur pour sensibiliser le grand public au sort des plus d’un milliard d’animaux transportés chaque année.
Cette campagne d’affichage intervient à l’occasion de la journée mondiale d’action contre les longs transports d’animaux vivants, qui commémore chaque 14 juin la mort par noyade de 13 000 moutons exportés par mer depuis la Roumanie en 2015.
En présentant de jeunes bovins chargés dans une bétaillère à de fortes densités, 120 affiches placardées dans les stations du métro parisien permettent aux usagers de se questionner sur les conditions de transport des animaux d’élevage et les invitent à se mobiliser pour obtenir une révision à la hausse des exigences de la réglementation.
Stand d’information dans Paris
En parallèle, un stand a été organisé par Welfarm le 14 juin à proximité de l’Assemblée nationale et du ministère de l’Agriculture, sur la place des Invalides, pour interpeller les politiques et informer le grand public. Des animations et une présentation du matériel utilisé dans le cadre des transports et opérations de chargement et déchargement ont eu lieu afin de sensibiliser les passants et de les inviter à signer la pétition (http://transportsdelahonte.fr/).
Outre les nombreux Parisiens venus rencontrer les responsables de l’association, une dizaine de parlementaires se sont déplacés sur le stand pour afficher leur soutien à l’interdiction des longs transports d’animaux vivants.
Grâce à la mobilisation de ses bénévoles, Welfarm a également organisé des actions de sensibilisation à Lyon le 14 juin, à Aix-en-Provence le 17 juin et à Versailles le 18 juin.
Une date hautement symbolique
Le 14 juin 2015, 13 000 moutons exportés par la mer depuis la Roumanie à destination de la Somalie se sont noyés lors du naufrage du navire Trust 1 qui les transportait.
Ce drame est loin d’être un incident isolé. En novembre 2019, le navire Queen Hid a fait naufrage en sortant du port de Midia en Roumanie alors qu’il se dirigeait vers l’Arabie saoudite : 14 600 moutons sainte-maure noyés. En septembre 2020, 41 marins et près de 6 000 bovins sont morts dans le naufrage du Gulf Livestock 1, qui transportait les animaux entre la Nouvelle-Zélande et la Chine. En juin 2022, plus de 15 000 moutons se sont noyés après le naufrage de l’Albadri 1, près des côtes soudanaises.
Vide juridique
Ces naufrages tragiques ne sont que quelques exemples des abus liés aux longs transports d’animaux vivants et à leur exportation vers les pays tiers de l’Union européenne (UE). Il existe en particulier un flou juridique autour des exportations par navire. Le rapport de la Commission européenne 2019-6835-RS sur le bien-être des animaux exportés par voie maritime souligne l’existence d’un vide juridique concernant la question de la responsabilité à bord des navires et met en évidence d’importantes lacunes du règlement européen protégeant les animaux en cours de transport. Cet audit souligne notamment que « la Commission aurait voulu se pencher davantage sur la traversée en mer, mais elle n’a réussi à obtenir aucune information […] Actuellement, ni les États membres ni la Commission ne disposent d’informations ou de statistiques sur l’état de santé et de bien-être des animaux pendant les voyages en mer ».
Une opportunité de changer la donne
La journée mondiale d’action contre les longs transports d’animaux vivants revêt cette année une signification spéciale : la Commission européenne envisage en effet de réviser dans son intégralité le règlement européen encadrant la protection des animaux pendant leur transport.
Il est donc plus que jamais le moment d’agir. À travers la campagne Terminus 2023 et la pétition adressée au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire qui a déjà recueilli plus de 40 000 signatures, Welfarm demande :
– l’interdiction des exportations d’animaux à destination des pays tiers de l’UE au profit
du commerce de carcasses et/ou de semences ;
– l’interdiction des transports de plus de 8 heures pour les bovins, ovins, caprins, porcins
et équins et de 4 heures pour les volailles et lapins ;
– l’interdiction des transports organisés sous des températures extrêmes, qui nuisent
au bien-être des animaux.