« Pour une Europe sans fourrure » : plongée dans l’horreur d’un élevage de visons

En tant que membre d’Eurogroup for Animals, Welfarm participe à l’initiative citoyenne européenne (ICE)1 “Fur Free Europe” (« Pour une Europe sans fourrure »). L’élevage d’animaux pour leur fourrure est totalement incompatible avec le bien-être animal. Une enquête d’Anima International dans un élevage de visions en Bulgarie en est une nouvelle preuve.

Anima International a publié une enquête sur le plus grand élevage de visons de Bulgarie, qui abrite plus de 100 000 animaux, menée entre l’automne et l’hiver 2021.

Des animaux blessés, laissés à l’abandon dans une ferme certifiée

Anima International a enquêté dans une ferme située à Madzehito, une petite ville du centre de la Bulgarie. Les images sont choquantes : animaux élevés dans des cages sales, avec des blessures non soignées. Certains visons ne sont pas séparés de leurs congénères morts. Des visons se sont échappés de leur cage et errent dans la ferme, ce qui représente une menace pour la biodiversité locale.

Pour ajouter le cynisme à l’horreur, cette ferme avait reçu la certification Welfur, un programme de certification du bien-être animal mis au point par l’industrie de la fourrure. Welfur est critiqué par les vétérinaires et de nombreux militants de la cause animale qui l’accusent d’être une opération de dissimulation de la souffrance animale.

La Bulgarie interdit l’élevage et l’importation de visons

Depuis l’enquête d’Anima International menée fin 2021, la Bulgarie a interdit l’élevage et l’importation de visons. Le ministre bulgare de l’Environnement et de l’Eau, Borislav Sandov, a signé le 1er juin dernier un arrêté d’application de l’interdiction. La décision a été prise sur la base de préoccupations concernant l’environnement et la biodiversité, car le risque que le vison d’Amérique s’échappe des élevages d’animaux à fourrure constitue une menace sérieuse pour les espèces indigènes.

Au-delà des préoccupations environnementales, cette interdiction est une grande avancée pour le bien-être animal. Dans les fermes, les animaux à fourrure ne vivent pas dans un environnement leur permettant d’exprimer leurs comportements naturels et de satisfaire leurs besoins. Leurs conditions d’élevage sont avant tout pensées pour préserver la valeur marchande de la fourrure. Des millions d’animaux sont ainsi élevés dans des cages particulièrement étroites où ils souffrent d’importantes frustrations. Des mouvements répétitifs, comme tourner en rond ou faire les cent pas dans la cage, témoignent de la souffrance de ces animaux.

Des millions d’animaux restent victimes de l’exploitation de leur fourrure en Europe

Malgré une diminution du nombre de visons abattus pour leur fourrure en raison de la pandémie de Covid-19, fin 2020, et malgré la décision bulgare, des millions de visons mais aussi de renards sont encore élevés pour leur fourrure au sein de l’Union européenne (UE), tout comme des milliers de chiens viverrins, principalement en Finlande, Pologne, Lituanie et Grèce.

Mettre fin à l’élevage mais aussi à la commercialisation de produits contenant de la fourrure

L’initiative « Fur Free Europe » à laquelle participe Welfarm appelle l’UE à mettre fin à leurs souffrances en interdisant purement et simplement l’élevage d’animaux pour leur fourrure.

L’autre revendication de « Fur Free Europe » est l’interdiction de toute commercialisation de produits en contenant2. De nombreux consommateurs n’en ont en effet pas conscience mais ils participent sans le savoir à l’exploitation cruelle d’animaux sauvages. C’est parfois leur fourrure qui nous tient chaud à la tête ou au cou, en guise de garniture de chapeau, de bonnet ou de capuche. Certains articles contiennent de la fourrure de visons, de renards, de chinchillas ou de chiens viverrins sans que le consommateur en soit averti.

1 Si une initiative citoyenne européenne (ICE) rassemble au moins un million de signatures d’Européens venant d’au moins sept États membres, la Commission européenne est sommée d’étudier cette initiative. À elle ensuite de décider de l’action à entreprendre.

2 En France, la loi contre « la maltraitance animale » de novembre 2021 prévoit une interdiction de l’élevage d’animaux pour leur fourrure dans un délai de 5 ans. Les importations de produits contenant de la fourrure ne sont pas concernées.